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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

qui connaît tout, qui donne et enlève tout : il est le roi de l’univers. »

Pindare le thébain s’exprime d’une manière encore plus mystique, en sa qualité de sectateur de Pythagore :

« Une est la race des hommes ; une est la race des dieux. Les uns et les autres nous avons reçu d’une seule mère le souffle qui nous anime. Cette mère, c’est la matière. »

Le lyrique ajoute que le Créateur des dieux et des hommes est un. Il le nomme « le Père, le sage et sublime ouvrier, qui nous élève graduellement et selon nos mérites vers la Divinité. »

Laissons de côté le témoignage de Platon qui, dans sa lettre à Éraste et à Corisque, désigne clairement, d’après les livres hébreux, et avec une merveilleuse précision, le Père et le Fils : « Voulez-vous faire des serments avec un zèle qui ne soit point aveugle et avec la doctrine sœur du zèle ? Jurez par le Dieu auteur de toutes choses, et par le Seigneur, père de celui qui est à la fois cause et directeur universel. Vous le connaîtrez infailliblement, si vous suivez la route de la véritable philosophie. » Un passage du Timée donne aussi au Créateur le nom de Père : « Dieux, fils des dieux dont je suis le père et le créateur, ainsi que de toutes choses. » De même quand Platon dit encore : « Tout est soumis au roi de toutes choses. C’est par lui que l’ensemble de l’univers existe : il est l’auteur de tout bien. Les choses qui tiennent le second rang relèvent du second ; les troisièmes du troisième ; » je ne puis voir dans ces paroles que renonciation du mystère de la sainte Trinité ; le troisième désigne le Saint-Esprit, et le second représente le Fils par lequel tout s’exécute d’après la volonté du Père. Dans son dixième livre de la République, Platon parle d’un certain Éros, fils d’Arménius, et originaire de Pamphylie, qui n’est autre que Zoroastre. Ce Zoroastre parle ainsi de lui-même : « Zoroastre, fils d’Arménius, et originaire de Pamphylie, est l’auteur de cet ouvrage. Mort dans le combat, il apprit des dieux infernaux, les révélations que voici. » Suivant Platon, ce même Zoroastre revint à la vie,