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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

son regard est continuellement sur nous. À lui seul rien n’est impossible. »

Écoutons le poëte lyrique :

« Dieu peut rappeler les clartés du jour des profondeurs de la nuit, et couvrir de ténèbres la pure clarté du jour. » « Celui, dit-il ailleurs, qui du jour peut faire la nuit, voilà le Dieu. »

Aratus dans son poème des Phénomènes, débute par cette invocation :

« Commençons par Jupiter ; son nom doit retentir à jamais dans la bouche des mortels. Les rues, les places publiques, les ports, l’immensité de l’Océan, tout est plein de sa majesté. Le bras secourable de Jupiter nous soutient et nous conserve. »

Le poëte va en donner les motifs :

« C’est que nous sommes tous ses enfants. »

Oui, par la création.

« Il nous signale sa bienveillante protection par les œuvres de sa main, et anime au travail la multitude des peuples. N’est-ce pas lui en effet qui a placé des signes dans le ciel, qui a distribué avec sagesse et affermi les astres pour présider à l’ordre des saisons et féconder régulièrement la terre ? Aussi est-ce toujours à Jupiter que s’adressent nos premiers et nos derniers hommages. Salut à toi, père des humains, être merveilleux dans ta grandeur, et source de tous les biens pour l’homme ! »

Avant Aratus, Homère, s’inspirant de Moïse, avait déjà figuré sur le bouclier forgé par Vulcain un tableau de la création du monde.

« L’ouvrier divin y avait représenté, dit-il, la terre, le ciel, la mer et tous les astres qui couronnent le ciel. »

Le Jupiter, tant célébré par les poètes et les orateurs, n’est pas autre que le Dieu véritable. Démocrite, dont il faut citer aussi le témoignage, dit : » Il est peu d’hommes sous le soleil qui étendent leurs mains vers celui que nous autres Grecs nous appelons Air aujourd’hui. C’est Jupiter qui révèle tout,