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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

ne peuvent ni se plaire les unes aux autres ni à celles qui ne s’en écartent point. Or, Dieu est pour nous la juste mesure de toutes choses. » Platon ajoute : « Suivant ce principe, l’homme de bien ressemble donc à l’homme de bien ; par là même il se rapproche de Dieu, et n’est plus seulement l’ami de tout homme de bien, mais de Dieu lui-même. » Ce passage me rappelle à la mémoire les derniers mots qui terminent le Timée : « Il faut que l’être intelligent, conformément aux lois de son principe primitif, tâche de s’assimiler l’idée qu’il a comprise. Quand il s’est élevé jusque là, il a obtenu la perfection de cette vie vertueuse que les dieux proposent aux hommes, et qui ne se borne pas au présent, mais embrasse encore les siècles à venir. » Paroles qui, selon moi, ont la même signification que celles-ci : « Quiconque cherche ne s’arrêtera pas avant d’avoir trouvé ; une fois qu’il aura trouvé, il sera dans l’admiration ; après avoir admiré, il régnera ; après avoir régné, il se reposera. »

Mais quoi ! les réponses de Thalès empruntées aux livres saints, ne sont-elles pas le lumineux commentaire de ces expressions : « Dieu est glorifié d’âge en âge ? — » « Dieu connaît le fond des cœurs. » On demandait à Thalès : « Qu’est-ce que Dieu ? C’est répondit-il, ce qui n’a ni commencement, ni fin. » Un autre lui adressait la question suivante : L’homme peut-il cacher ses actions aux regards de la Divinité ? — « Comment y parviendrait-il, puisqu’il ne peut pas même lui dérober ses plus secrètes pensées ? »

La philosophie barbare a su, elle aussi « qu’il n’y a de bon que ce qui est honnête, et que la vertu suffit pour être heureux », quand elle a dit : « Voici que j’ai placé devant tes yeux le bien et le mal, la vie et la mort. Choisis la vie. » Le bien, elle le nomme la vie. Le choix que nous faisons du bien, c’est le beau selon elle ; le choix contraire, c’est le mal. Or, au bien comme à la vie, il n’y a qu’une seule et même fin : aimer Dieu. « Car ta vie et la longueur de tes jours » n’ont d’autre but que d’aimer la vérité et ce qui conduit à la vérité. Mais voici des témoignages plus manifestes. Le Sauveur, après nous avoir pres-