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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

gneur, ne connaît le Père, si ce n’est le Fils et celui auquel le Fils l’aura révélé. » Il y a donc nécessité de croire, même sans autre élément de conviction et de vraisemblance, c’est Platon qui le déclare, quand la vérité nous est prêchée par l’ancien et le nouveau Testaments. Pourquoi, cela ? « Si vous ne croyez pas, dit le Seigneur, vous mourrez dans vos péchés. » Au contraire, « celui qui croit possède la vie éternelle. Heureux donc tous ceux qui ont placé leur confiance dans le Seigneur ! » La confiance est un degré de plus que la foi. En effet, suis-je convaincu par la foi que le maître dont j’écoute la parole est le fils de Dieu, alors j’ai une ferme confiance dans la vérité de sa doctrine ? De même que l’enseignement et la méditation, au jugement d’Empédocle, augmentent la sagesse, de même la confiance dans le Seigneur augmente l’intensité de la foi. Nous le déclarons formellement, blâmer la philosophie et attaquer la foi, vanter l’injustice et placer le bonheur dans la satisfaction de tous les désirs, c’est une perversité qui se rencontre dans les mêmes hommes. La foi néanmoins, pour être un assentiment volontaire de notre âme, ne laisse pas d’opérer les bonnes œuvres, et d’être le fondement de toute action où resplendit la justice. Mais le mot faire, nous objecte ici le subtil Aristote, se dit des bêtes et des choses inanimées, tandis que le mot agir s’emploie pour ce qui concerne l’homme. Eh bien ! qu’Aristote réforme donc les poëtes de sa nation qui disent de Dieu qu’il a fait toutes choses. « Toute action, dit-il, est bonne ou nécessaire. Commettre l’injustice n’est donc pas chose bonne ; car personne n’est injuste, sinon pour quelque motif en dehors de l’action même. Dans les choses nécessaires, rien qui soit libre. Or, commettre l’injustice est un acte volontaire : donc il n’est pas nécessité. L’homme de bien diffère du méchant surtout par le but de ses actions et par la pureté de ses désirs. Tout vice de l’âme est fils de l’intempérance, et agir par passion c’est agir par intempérance et par malice. » Aussi qu’elle est admirable dans toutes ses parties, cette déclaration du Sauveur ! « En vérité, en vérité, je vous le dis : celui qui n’entre pas par la porte dans la berge-