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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

même que ces rameaux sont jetés au feu et brûlés, de même ceux qui les portent en ce moment, après cette vie d’un jour qu’ils vont bientôt quitter, serviront-ils d’aliment à la flamme. La science du langage symbolique est donc très-utile sous plus d’un rapport, utile pour la saine théologie, utile pour la piété, utile pour exercer la sagacité de l’esprit, utile pour économiser le temps, et pour faire preuve de sagesse et d’intelligence. « Le propre du sage, dit le grammairien Didyme, c’est d’user habilement du symbole, et de saisir le mystère caché sous la forme symbolique. »

L’enseignement élémentaire que reçoivent les enfants renferme aussi l’explication des quatre éléments. Il y est dit que les Phrygiens désignent l’eau par le mot de bédy. Orphée a employé le mot dans le même sens :

« Les naïades répandent à flots purs bédy de leurs fontaines. » Dyon l’aruspice a dit pareillement :

« Prends bédy, épanche-le sur tes mains, puis interroge les entrailles des victimes. »

Le poète comique Philydée prend au contraire bédy pour l’air vital :

« Fassent les Dieux que je puisse aspirer bédy, principe de la santé. Oui, je leur demande de me donner un air pur et sans mélange. »

Cette dernière interprétation est confirmée par Néanthès de Cizique : « Les prêtres macédoniens, nous dit-il, conjurent dans leurs prières bédy de leur être propice à eux et à leurs enfants. Ils entendent par ce mot l’air que nous respirons. »

Des interprètes ignorants prétendent que Zaps, qu’ils dérivent du mot Zesis, ébullition, signifie le feu. Il n’en est rien. Zaps est le nom de la mer, comme on peut s’en convaincre par les réponses d’Euphorion à Théoridas :

« Zaps, la grande destructrice des navires, le brisa contre les écueils. »

Denys, surnommé l’Iambe, emploie le mot dans le même sens :