à lui. Alors, comme le dit le Théétète, il engendrera et produira des hommes. Car aux uns est donnée la fécondité de l’âme, aux autres la fécondité du corps. » Rien de plus juste ; former une âme par l’enseignement de la foi et lui ouvrir les yeux à la lumière véritable s’appelle aussi dans la philosophie barbare la régénérer. « C’est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ, » dit quelque part le divin apôtre. Empédocle inscrit au nombre des principes l’amour dont il fait une force sympathique qui attire et conserve l’harmonie universelle : « Contemple-la, dit-il, avec le regard de l’âme ; mais jamais, enseveli dans la matière, tu, ne la verras avec les yeux du corps. »
Parménide fait ainsi allusion à l’Espérance, dans son poëme :
« Considère en esprit les choses absentes avec la même certitude que si elles étaient présentes ; car ton esprit ne séparera jamais ce qui est de ce qui sera, ni les choses disséminées en tous lieux de celles qui sont concentrées sur un seul point. »
Celui qui croit, comme celui qui espère, ne voient qu’en esprit les choses perceptibles uniquement à l’intelligence et celles que promet l’avenir. Quand nous disons : telle chose est Juste ; telle autre est belle et honnête ; ceci est la vérité ; jamais nous n’avons aperçu avec les yeux du corps, mais seulement avec ceux de l’esprit, ce qui est juste, honnête, vrai. « Je suis la Vérité, » nous dit le verbe de Dieu ; c’est donc avec l’œil de l’esprit qu’il faut contempler le Verbe. » Quels sont, à votre jugement, les véritables philosophes ? — Je vous l’ai déjà dit : « Ceux qui s’adonnent à la contemplation de la vérité. » Platon affirme dans le Phèdre que la vérité est l’idée éternelle. Or, l’idée éternelle est l’intelligence de Dieu, ce que les barba-