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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Il faut que nous nous confondions en lui par les liens de l’amour divin, afin de contempler la sainteté infinie à l’aide de la sainteté qui lui ressemble, ouvrant une oreille docile et sincère à la parole de la vérité, purs et simples comme les enfants qui nous obéissent. Tel était le sens mystérieux de cette inscription, quelle que soit la main qui la grava jadis à l’entrée du temple d’Épidaure.

Il faut être pur pour entrer dans l’enceinte sacrée du temple. La pureté consiste à n’avoir que de saintes pensées. « Si vous ne devenez, dit le Seigneur, comme ces petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. » En effet, le temple de Dieu repose ici-bas sur trois fondements, la Foi, l’Espérance, la Charité.

CHAPITRE II.
De l’Espérance.

Les écrivains de la Grèce nous ont fourni des témoignages assez nombreux à l’appui de la Foi. Prendre à tâche de rassembler la multitude des passages où ils ont parlé de l’Espérance et de la Charité, ce serait nous jeter dans des commentaires sans fin ; il nous suffira de dire que, dans le Criton, Socrate, préférant à la vie en elle-même une vie et une mort glorieuses, affirme que l’espérance d’une autre vie existe après la mort. J’ouvre le Phèdre : « L’âme, dégagée des sens et vivant de sa propre vie, peut seule participer à la sagesse véritable et supérieure aux forces humaines. Cela arrive quand l’amour de la terre l’élève sur ses ailes jusqu’au ciel, et la conduit par la dilection philosophique à la fin de l’espérance. Alors, dit-il, elle entre dans une autre vie, qui est éternelle. » On lit dans le Banquet : « Tout être porte en soi un amour inné d’engendrer son semblable, l’homme vulgaire d’engendrer un homme, l’homme vertueux un homme qui lui ressemble. Mais l’homme de bien n’y peut parvenir sans les vertus parfaites par lesquelles il instruira les jeunes gens qui viennent