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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Pour moi, je supplierai l’esprit du Christ de me transporter dans ma Jérusalem chérie.

Les Stoïciens aussi disent, « qu’à proprement parler, il n’y a d’autre cité que le ciel ; que les cités d’ici-bas ne sont pas des cités véritables. Elles en portent le nom ; la réalité leur manque. » En effet, une cité me représente une chose bonne ; un peuple, une agrégation d’hommes vertueux, une multitude gouvernée par la loi, comme l’Église par le Verbe. La cité indestructible, que l’ennemi ne peut assiéger, que la tyrannie ne peut opprimer, c’est la volonté de Dieu accomplissant sur la terre comme dans le ciel. Les poëtes nous donnent quelques traits de cette cité dans leurs ouvrages. Ces cités hyperboréennes, ces plaines d’Arimaspe, ces Champs-Élysées sont les républiques des justes. Nous savons aussi que « la république de Platon est placée dans le ciel comme un modèle idéal. »