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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

leurs dernières conséquences ; lorsque, soutenu par la charité ; éclairé par la sagesse, il aura consommé le sacrifice de son sang, et rendu à Dieu cet esprit qu’il en avait reçu. C’est à partir de ce moment qu’il est bienheureux, et qu’il est proclamé de droit consommé dans la justice, « afin que ce qu’il y a de sublime parmi nous soit attribué à la puissance de Dieu, et non pas à nous, » suivant l’apôtre. Seulement conservons la liberté et la charité. « Nous subissons toute sorte d’afflictions, mais nous n’en sommes point accablés ; nous nous trouvons dans de grandes difficultés, mais nous n’y succombons pas. Nous sommes persécutés, mais nous ne sommes pas abandonnés ; nous sommes renversés, mais nous ne sommes pas perdus. » Il faut, poursuit l’apôtre, que ceux qui tendent à la perfection évitent de donner aucun scandale, et qu’ils se rendent recommandables en toutes choses, non aux hommes, mais à Dieu ; » ajoutez : et qu’ils obéissent aussi aux hommes. La raison le veut, à cause des violences et des malédictions qu’entraînerait le refus. « Or, on se recommande par une grande patience dans les maux, dans les nécessités, dans les afflictions, sous les coups, dans les prisons, dans les séditions, dans les travaux, dans les veilles, dans les jeûnes, par la pureté, par la connaissance, par une douceur persévérante, par la bonté, par les fruits du Saint-Esprit, par une charité sincère, par la parole de vérité, par la force de Dieu, afin que nous soyons des temples consacrés à Dieu et purifiés de tout ce qui souille le corps et l’esprit. Et je vous recevrai ; et je serai votre père, et vous serez mes fils et mes filles, dit le Seigneur tout-puissant. Achevons donc, dit l’apôtre, l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu. » Car, bien que la crainte engendre la tristesse, « je me réjouis, non de ce que vous avez eu de la tristesse, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la pénitence. La tristesse que vous avez éprouvée a été selon Dieu, de sorte qu’en cela nous ne vous avons fait aucun tort. La tristesse qui est selon Dieu produit pour le salut une pénitence stable, au lieu que la tristesse de ce monde produit la mort. Voyez, en effet, ce qu’a produit en vous cette tristesse selon Dieu que vous