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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

« Rien ne m’est dur de ce que je souffre pour toi. Il faut partager la bonne et la mauvaise fortune de ceux qu’on aime. L’amitié, qu’est-ce autre chose ? »

Voilà pourquoi aussi le mariage selon le Verbe est sanctifié, pourvu que le couple conjugal se soumette à la volonté de Dieu, et se conduise « avec un cœur sincère et une foi parfaite, l’âme purifiée des souillures de la mauvaise conscience, et le corps lavé dans l’eau pure, demeurant ferme dans la profession qu’il a faite d’espérer ce qui a été promis, puisque l’auteur de la promesse est fidèle. » Mais le bonheur du mariage, il ne faudra le placer ni dans les richesses, ni dans la beauté. Où donc réside-t-il ? dans la vertu.

« La beauté d’une femme ne l’a jamais aidée à retenir le cœur d’un époux, dit la tragédie. Au contraire, la vertu a été utile à un grand nombre d’entre elles. » En effet, toute femme qui est bonne, une fois attachée à un époux, demeure strictement renfermée dans les devoirs de la pudeur. Puis le poëte ajoute sous forme d’avertissement :

« Le premier point est celui-ci : Tout homme, fût-il difforme, doit paraître beau à sa femme, pour peu qu’elle ait d’intelligence. Car ce n’est pas l’œil, mais l’intelligence qui juge, etc. »

L’Écriture a dit avec beaucoup de sagesse que la femme a été donnée par Dieu à l’homme comme une aide. De là, ses devoirs et son but. Elle opposera aux tribulations qui peuvent venir de l’époux, dans l’intérieur de la communauté, le remède d’une raison, à la fois forte et persuasive. Son époux refuse-t-il de se laisser convaincre, qu’elle s’efforce, autant qu’il est donné à la nature humaine, de se tenir à l’abri du péché, soit qu’il faille mourir, soit qu’il faille vivre, toujours fidèle au Verbe ; bien persuadée que, durant sa vie, ou à l’heure de sa mort, elle aura pour aide et pour appui, le Dieu dont l’assistance, en effet, ne manque jamais, le Dieu qui sauve dans le présent comme dans l’avenir ; le prenant, pour guide de toutes ses actions, estimant que ses devoirs sont la chasteté et la justice, sa fin dernière, l’obligation de plaire à Dieu. J’ouvre l’épître que l’apôtre adresse à