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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

et il le retire quand il lui plaît. La foi que nous avons en Jésus-Christ nous rend toutes ces vérités certaines. « Venez mes enfants, écoutez-moi, dit-il, je vous enseignerai la crainte du Seigneur. Quel est l’homme qui veut la vie et qui soupire après les jours de bonheur ? » Puis le Seigneur explique le mystère de la gnose, renfermé dans les nombres sept et huit. « Préservez votre langue de la calomnie, et vos lèvres des discours artificieux. Éloignez-vous du mal et pratiquez le bien ; cherchez la paix et poursuivez-la sans relâche. » En effet, quand le Seigneur nous recommande aussi de nous abstenir du mal et de faire le bien, il nous désigne la connaissance (gnose), dont la perfection réside dans les œuvres et dans les paroles. « Les yeux du Seigneur sont ouverts sur les justes. Ses oreilles sont attentives à leurs cris ; mais le regard de sa colère est sur ceux qui font le mal, il efface de la terre jusqu’à leur souvenir. Le juste a poussé des cris, et le Seigneur l’a exaucé, et il la délivré de tous ses maux. La multitude des douleurs attend l’impie ; mais la miséricorde investira celui qui espère dans le Seigneur. Qu’est-ce à dire ? la multitude des miséricordes environnera celui dont l’espérance est pure et légitime. Car il est écrit dans l’épître aux Corinthiens : « C’est par Jésus-Christ que notre esprit, doué d’intelligence et obscurci auparavant sous d’épaisses ténèbres, s’est comme renouvelé à la présence de cette lumière. C’est enfin par lui que Dieu a voulu nous donner ici-bas un avant-goût de l’immortalité. » Clément, afin de nous montrer plus clairement encore la nature de cette gnose, ajoute : « Puisque nous ne pouvons douter de toutes ces vérités, nous devons, les regards plongés dans les profondeurs de la divine sagesse, accomplir les commandements du maître selon la forme et le temps propres à chacun d’eux. Que le sage fasse éclater sa sagesse, non par de vains discours, mais par de bonnes œuvres. Que celui qui est humble ne se rende point témoignage à lui-même, mais qu’il laisse aux autres le soin de le lui rendre. Que celui qui conserve son corps dans la pureté n’en soit pas plus vain pour cela, reconnaissant qu’il tient