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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

qui ne louait ces mœurs libérales et magnifiques que vous faisiez éclater dans l’exercice de l’hospitalité ? qui enfin ne publiait partout que vous étiez heureux par l’étendue et la certitude inébranlable de vos connaissances ? En effet, vous vous conduisiez en toutes choses sans aucun égard à la qualité des personnes, et vous marchiez avec fidélité dans les voies du Seigneur, etc. » L’apôtre ajoute en termes encore plus formels : « Ayons toujours les yeux fixés sur ces hommes qui lui ont rendu un culte digne de sa gloire et de sa magnificence. Considérons Énoch, qui ayant plu à Dieu par son obéissance, a été transporté au ciel ; Noë qui, pour avoir cru, fut sauvé du déluge, et Abraham, qui, pour récompense de sa foi et de son hospitalité, fut appelé ami de Dieu et père d’Isaac. Ce n’est pas tout ; Loth, recevant le prix de sa foi et de l’hospitalité qu’il exerça, sort de Sodome sans aucun mal. La courtisane Rahab est garantie de l’anathème général à cause de sa foi et de son hospitalité. Soyons les imitateurs de ceux qui, revêtus de peaux de chèvres et de brebis, allaient partout, prédisant le règne de Jésus-Christ. Tels furent les saints prophètes Élie, Élizée, Ézéchiel et Jean. Abraham qui reçut un glorieux témoignage, et fut appelé l’ami de Dieu, à cause de la générosité de sa foi, loin de s’enorgueillir de sa gloire, s’écrie dans les sentiments d’une humilité profonde : « Je ne suis que cendre et que poussière. Voici ce que l’Écriture dit de Job : « Job était un homme juste, simple, droit de cœur, servant Dieu et fuyant le mal. » Toutefois celui qui, par l’héroïsme de sa patience, triompha du tentateur ; celui qui rendit témoignage à Dieu et auquel Dieu rendit témoignage à son tour, s’accuse lui-même avec humilité : « Personne n’est exempt de souillures, n’eût-il vécu qu’un seul jour. » Moïse, qui a été trouvé fidèle dans toute la maison de Dieu, répondit à la voix qui lui parlait du milieu du buisson ardent : « Qui suis-je, pour que vous m’envoyiez ? J’ai la langue trop faible et la voix trop tardive, pour qu’une bouche humaine soit l’interprète de la parole divine. » Il ajoute : « Je suis la vapeur de l’eau qui bout. Dieu résiste aux superbes et donne