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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

prouvant que nous avons vécu en ce monde, non pas selon la sagesse de la chair, mais selon la grâce de Dieu. » Ainsi s’exprime l’apôtre sur la connaissance, mais il appelle, dans sa seconde Épître aux Corinthiens, bonne odeur de la connaissance, la doctrine commune de la foi. « Car, pour la plupart, jusqu’à ce jour, lorsqu’ils lisent l’ancien Testament, le même voile demeure sans être levé, parce qu’il ne le peut être que par leur conversion à Jésus-Christ. » Voilà pourquoi le Seigneur a découvert à ceux qui peuvent la voir, la résurrection de cette vie qui rampe sur le ventre, mais résurrection dont le principe est encore enseveli dans la chair. C’est de là aussi qu’il a nommé, « race de vipères, » ceux qui rampent tristement sur la terre, les voluptueux, les dissolus, les intempérants, et tous ceux qui, livrés aux désirs du monde, se déchirent réciproquement la tête. « Mes petits enfants, n’aimons ni de parole ni de langue, » dit Jean, pour nous enseigner à être parfaits ; « aimons par les œuvres et en vérité. Par là, nous connaîtrons que nous sommes enfants de la vérité. » Mais si « Dieu est amour, » et que l’amour soit aussi la piété, « la crainte n’est pas où est l’amour ; mais l’amour parfait chasse la crainte, et l’amour que nous avons pour Dieu, consiste à garder ses commandements. » Ailleurs, il est encore écrit pour celui qui aspire à devenir gnostique : « Soyez l’exemple des fidèles dans vos discours, dans votre conduite avec le prochain, par votre charité, votre foi et votre chasteté. » C’est que, selon moi, la charité parfaite se distingue de la foi commune. Or, le divin apôtre nous trace en ces termes la règle du gnostique : « J’ai appris à être content de l’état où je me trouve. Je sais vivre dans la pauvreté et dans l’abondance. Ayant tout éprouvé, je suis fait à tout, aux bons traitements et à la faim, à l’abondance et à l’indigence. Je puis tout en celui qui me fortifie. » Ailleurs, s’adressant à d’autres, Paul ne craint pas de les confondre en ces termes : « Or, rappelez en votre mémoire le premier temps, où après avoir été éclairés, vous avez soutenu de grands combats et de grandes afflictions, exposés d’un côté, au monde par les injures et les mauvais