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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

tous, je me suis fait le serviteur de tous, pour les gagner tous. Tous les athlètes vivent dans une grande continence. Mais la terre et tout ce qu’elle contient est au Seigneur. À cause de la conscience, il faut donc s’abstenir de toutes les choses dont l’abstinence est ordonnée. Quand je dis, la conscience, je ne parle pas de la vôtre ; » elle a ses lumières et sa connaissance, je parle de celle du prochain. Abstenez-vous donc, de peur que votre frère ne soit mal édifié par ignorance, en imitant ce qu’il ne connaît pas, ou que le mépris ne prenne chez lui la place des sentiments élevés. « Pourquoi m’exposerai-je à faire condamner par la conscience d’un autre cette liberté que j’ai de manger de tout ? Si je prends avec action de grâces ce que je mange, pourquoi ferai-je mal parler de moi pour une chose dont je rends grâces à Dieu ? Quelque chose que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu ; » tout, c’est-à-dire les choses que permettent les règles de la foi.

CHAPITRE XVI.
Explication de plusieurs passages des Écritures sur la constance, la patience
et la charité des martyrs.

« Il faut croire de cœur pour obtenir la justice, et confesser de bouche pour obtenir le salut. De là cette promesse de l’Écriture : Tous ceux qui croient en lui ne seront pas confondus ; Cette parole est la parole de la foi que nous prêchons, parce que je vous confesse de bouche que Jésus est le Seigneur. Et si vous croyez de cœur que Dieu l’a ressuscité après sa mort, vous serez sauvés. » Il est évident que l’apôtre fait ici le portrait de la justice parfaite, dont la plénitude réside dans les œuvres et dans la contemplation. « Il faut donc bénir ceux qui nous persécutent. Bénissez-les, dit l’apôtre, et gardez-vous bien de les maudire ; car notre gloire, c’est le témoignage de notre conscience d’avoir connu Dieu dans la pureté et dans la sincérité du cœur, » manifestant dans une occasion de peu d’importance, les œuvres de la charité, et