Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/325

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
321
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

mune qoi s’occupe des choses à la portée de tous, et qu’il n’y a pour nous qu’un seul Dieu. » L’apôtre écrivait ces mots à des fidèles ; aussi, ajoute-t-il : « Mais tous ne sont pas éclairés des lumières qui ne sont transmises qu’à un petit nombre. Suivant quelques interprètes, il ne faut pas divulguer à tous la connaissance des viandes immolées aux idoles, « de peur que notre liberté ne soit aux faibles une occasion de faillir, car notre science perdrait notre frère encore faible. » S’il en est qui disent : « Il faut acheter tout ce qui se vend dans les marchés, » ajoutant par voie d’interrogation ces mots : « que vous demandiez ou que vous ne demandiez pas ; » c’est donner au texte une interprétation ridicule. L’apôtre a dit : « Mangez de toutes les viandes que l’on vend, sans vous informer de rien par scrupule de conscience, » à l’exception toutefois des viandes qui sont nommées dans l’épître catholique des apôtres réunis. Cette épître catholique, revêtue de la sanction du Saint-Esprit, a été insérée dans les Actes des apôtres et portée aux fidèles par le ministère de Paul lui-même. « Il est nécessaire que vous vous absteniez des victimes sacrifiées aux idoles, dit-elle, et du sang, et des chairs étouffées et de la fornication, toutes choses dont vous ferez bien de vous garder. » Aussi Paul dément-il ainsi une pareille explication : « N’avons-nous pas le droit de boire et de manger ? n’avons-nous pas le pouvoir de mener partout avec nous une femme qui soit notre sœur en Jésus-Christ, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas ? Cependant nous n’avons point usé de ce pouvoir, et nous souffrons tout pour n’apporter à l’Évangile de Jésus-Christ aucun obstacle, » ou bien, en transportant avec nous un fardeau embarrassant, lorsque nous devons être prêts à tout appel ; ou bien, parce que servant d’exemple à ceux qui veulent vivre dans la tempérance, nous ne sommes pas faits pour dédaigner ce qu’on nous sert, ou pour lier d’imprudentes relations avec une femme. Loin de là : il convient surtout à ceux qui sont chargés d’un ministère si relevé, de présenter à ceux qu’ils enseignent un modèle de pureté. « Voilà pourquoi, poursuit l’apôtre, libre à l’égard de