Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/298

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
294
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

gnez donc point les maux qu’ils veulent vous faire craindre, et n’en soyez pas troublés ; mais rendez gloire, dans vos cœurs, à la sainteté de Jésus-Christ votre Seigneur, et soyez toujours prêts à répondre, pour votre défense, à tous ceux qui vous demanderont raison de l’espérance que vous avez. Mais que ce soit avec douceur et avec retenue, et conservant une conscience pure, afin que les détracteurs de la vie sainte que vous menez en Jésus-Christ, rougissent du mal qu’ils disent de vous. Si Dieu veut que vous souffriez, il vaut mieux que ce soit en faisant le bien qu’en faisant le mal. »

Si quelque railleur nous arrêtait ici par cette objection : « Comment peut-il advenir que la chair, faible comme elle est, résiste aux puissances et aux esprits des dominations ? » Qu’il sache que, forts de l’assistance du Tout-Puissant et du Seigneur, et armés d’une généreuse confiance, nous luttons contre les puissances des ténèbres et contre la mort. « Élevez la voix, dit le prophète. À votre premier cri, le Seigneur répondra : Me voici. » Tel est l’auxiliaire invincible qui étend sur nous son bouclier. « Lorsque Dieu vous éprouve par le feu des afflictions, dit Pierre, n’en soyez point surpris, comme s’il vous arrivait quelque chose d’extraordinaire ; mais réjouissez-vous de ce que vous avez part aux souffrances de Jésus-Christ, afin que vous soyez aussi comblés de joie dans la manifestation de la gloire. Vous êtes bienheureux, si vous êtes outragés pour le nom de Jésus-Christ, parce que la gloire et l’esprit de Dieu reposent sur vous. Selon qu’il est écrit : On nous livre tous les jours à la mort à cause de vous ; on nous regarde comme des brebis destinées aux sacrifices. Mais parmi tous ces maux, nous demeurons victorieux par la vertu de celui qui nous a aimés. »

« Le secret que tu veux arracher de mon cœur, tu ne le connaîtras pas ; non, quand même tu me livrerais aux flammes ; non, quand même tu promènerais la scie mordante depuis ma tête jusqu’à mes pieds ; non, quand même tu me chargerais de mille liens. »

Ainsi parle sur la scène tragique une femme d’un courage vi-