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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

toute divine, nous servent comme de point de départ pour éconduire pas à pas les hérésies, et prouver à chacune d’elles qu’il n’y a qu’un seul et même Dieu, un Seigneur tout-puissant, proclamé sans imposture par la loi, par les prophètes et par le bienheureux Évangile. Là, des luttes fréquentes contre les partisans de l’opinion contraire, attendent naturellement un écrivain dont tout le plan est de détruire, dans ses ouvrages, les énormités qu’introduisent les sectaires, et de les convaincre, en dépit d’eux-mêmes, par le moyen des Écritures. Notre tâche ainsi remplie dans son intégrité, dès que nous aurons répondu aux besoins du moment par tête commentaires que nous inspirera l’Esprit (car les prolégomènes sont indispensables pour attirer à la vérité), alors nous aborderons la véritable théorie gnostique de la nature, initiés déjà aux mystères de moindre importance avant d’arriver aux grands mystères, afin que dans la purification et la manifestation complète des principes préliminaires, rien ne fasse plus obstacle à la divine interprétation des choses saintes. La théorie de la nature, conforme aux règles de la vérité, ou pour mieux dire l’initiation aux secrets de l’univers, qui s’acquiert par la tradition gnostique, s’élève de la théorie cosmogonique à la contemplation de Dieu. Voilà pourquoi nous reportons, à bon droit, le berceau de la tradition à la création décrite par les prophètes, en rappelant sur notre chemin les doctrines des hétérodoxes, pour les confondre, s’il nous est possible. Mais tous ces développements toucheront bientôt à leur terme, avec la grâce de Dieu, et suivant son inspiration. Entrons maintenant dans notre sujet, et achevons ce qui nous reste à dire sur la morale.

CHAPITRE II.
Pourquoi l’auteur a donné au présent livre le nom de Stromates.

Nos commentaires, ainsi que nous l’avons déjà écrit pour les lecteurs ignorants et armés de reproches, continuent de ressembler à des tapisseries de représentations diverses, où le