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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

contre eux que le même prophète nous dit : « Ne marchez pas avec eux ; détournez vos pas de leurs sentiers. On ne tend pas impunément des piéges à l’innocence ; car les complices du meurtre amassent sur leurs propres têtes un trésor de maux ; » c’est-à-dire, ceux qui aspirent à la débauche, qui convient le prochain aux mêmes infamies ; « toujours prêts à la guerre, et frappant avec leurs queues, selon le langage du prophète. » À qui la bouche inspirée fait-elle allusion dans ce passage ? aux hommes de luxure et d’intempérance, pareils aux animaux lascifs qui battent l’air de leurs queues, enfants de ténèbres et de colère, couverts de sang, meurtriers d’eux-mêmes et homicides de leurs proches. « Purifiez-vous donc du vieux levain, afin que vous soyez une pâte toute nouvelle, » nous crie l’apôtre. Ailleurs, s’élevant contre des pécheurs semblables, il nous prescrit « de n’avoir aucun commerce avec notre frère, s’il est ou impudique, ou avare, ou idolâtre, ou médisant, ou adonné au vin, ou ravisseur du bien d’autrui, et de ne pas manger avec un pareil homme. Car, dit-il, je suis mort à la loi par la loi même, afin de ne vivre plus que pour Dieu. Je suis crucifié avec Jésus-Christ ; et je vis, ou plutôt, ce n’est plus moi qui vis, comme je vivais quand j’étais l’esclave des voluptés, c’est Jésus-Christ qui vit en moi, d’une vie chaste et bienheureuse, par l’obéissance aux commandements. Ainsi, je vivais alors charnellement dans la chair, et si je vis maintenant dans ce corps mortel, je vis en la foi du fils de Dieu. N’allez point dans la voie des Gentils, et n’entrez point dans les villes des Samaritains, » nous dit le Seigneur, pour nous détourner des errements qu’ils suivent, en contradiction avec les préceptes, parce que la fin des méchants est mauvaise, et que telles sont les voies de tous ceux qui font le mal. Malheur à cet homme ! s’écrie le Seigneur. Il vaudrait mieux pour lui n’être jamais né, que de scandaliser un seul de mes élus. Il vaudrait mieux qu’on attachât à son cou une meule de moulin, et qu’on le jetât dans la mer, que de pervertir un seul de mes élus ; car ils sont cause que le nom de Dieu est blasphémé parmi les