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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

corps de Jésus-Christ, pour être à un autre, qui est ressuscité d’entre les morts. » Mais, en même temps, il est entendu par là : Si vous avez été obéissants ; puisque, d’après la vérité de la loi, nous obéissons au même Seigneur qui nous a parlé dans les deux Testaments. L’Esprit saint a donc raison quand il désigne ouvertement ces docteurs de mensonges : « Dans la suite des temps, plusieurs abandonneront la foi pour suivre des esprits d’erreur, des doctrines de démons et des imposteurs pleins d’hypocrisie, qui auront la conscience cautérisée, qui interdiront le mariage et l’usage des viandes que Dieu a créées pour être mangées avec actions de grâces par les fidèles et par ceux qui connaissent la vérité. Tout ce que Dieu a créé est bon, et l’on ne doit rejeter aucune des choses qui peuvent être prises avec actions de grâces, parce qu’elles sont sanctifiées par la parole de Dieu et par la prière. » Il n’est donc pas nécessaire de prohiber le mariage, les viandes et le vin ; car il est écrit : « Il est bon de ne point manger de chair, ni de boire de vin, si on le fait avec scandale ; et il est bon de demeurer dans l’état où je suis moi-même. » Toutefois, que celui qui ne s’abstient pas rende grâces au Seigneur comme celui qui s’abstient, usant du mariage avec tempérance et dans l’esprit du Verbe. En somme, toutes les épitres où l’apôtre nous enseigne la modération et la continence, renferment sur le mariage, sur la procréation des enfants, sur le gouvernement de la famille, une foule de préceptes. Nulle part je ne les vois prohiber l’union conjugale que règle la chasteté. Loin de là ! fidèles à l’harmonie qui règne entre la loi et l’Évangile, elles admettent également, et celui qui use du mariage avec tempérance, en rendant grâces à Dieu, et celui qui s’impose la continence que désire le Seigneur, chacun selon qu’il a été appelé, irréprochable et pur dans son choix. « La terre de Jacob était louée au-dessus de toute autre, dit le prophète, pour glorifier le sanctuaire de l’esprit qui l’inspirait. »

« Ne me parlez pas de la génération, dit je ne sais quel hérétique. Elle donne le jour à des enfants qui naissent pour la corruption et la mort. » Et ici, par une interprétation for-