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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

la chair, dans le régime qu’elle a embrassé, elle croit en dignité auprès du Seigneur, par cette continence pleine de pureté et conforme à l’esprit du Verbe. Vient-elle, au contraire, à tomber des hauteurs de la règle, elle se relève dans les bras de l’espérance pour monter à une gloire plus belle. Ainsi que la virginité, le mariage a ses désirs et ses fonctions spéciales, honorables aux yeux du Seigneur, je veux dire, le soin et l’entretien de la femme et des enfants. Car les relations habituelles du lien conjugal font de l’époux parfait une sorte de providence qui veille à tous les besoins de la communauté. Voilà pourquoi il faut, dit l’apôtre, n’instituer évêques que ceux qui se sont préparés, par le gouvernement de la famille, au gouvernement de l’Église entière. « Que chacun accomplisse donc son œuvre dans le ministère qu’il remplissait lorsqu’il a été appelé, » afin qu’il devienne libre en Jésus-Christ, et qu’il reçoive la récompense due à son ministère. Et ailleurs, à l’occasion de la loi, l’apôtre dit encore par figure : « Ainsi une femme mariée « est liée par la loi à son mari, tant qu’il est vivant ; etc. » Il dit encore : « La femme est liée tant que son mari est vivant ; mais si son mari meurt, elle est libre de se marier, pourvu que ce soit selon le Seigneur. Néanmoins, elle sera heureuse si elle demeure veuve, et c’est ce que je lui conseille. » Dans la première proposition, l’apôtre nous dit : « Vous êtes morts à la loi, » et non au mariage comme le veulent nos adversaires, « pour être la fiancée et l’Église d’un autre qui est ressuscité d’entre les morts. » Fiancée, Église qui doit fermer son cœur à toutes les pensées contraires à la vérité ; ses oreilles, à toutes les hérésies qui nous poussent à délaisser notre époux unique, le Tout-Puissant, pour nous prostituer ailleurs ! Sans cette vigilance, trompés par les piéges de l’hérésie, comme autrefois Ève, surnommée la Vie, nous transgresserions les commandements. Le second verset prescrit le mariage unique ; mais, il ne faut pas croire, avec plusieurs, que l’apôtre ait voulu dire que le lien de la femme avec l’homme est l’union de la chair avec la mort. Nullement ; il s’élève contre l’opinion des impies, qui osent attribuer au démon l’institution