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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

je viens de citer, repousse l’accusation, intentée contre lui : « Mais quoi ? pécherons-nous parceque nous ne sommes plus sous la loi, mais sous la grâce ? Dieu nous en garde ! » N’est-ce pas détruire immédiatement, par une réfutation divine et toute prophétique, les sophismes à l’usage de la volupté ? Ils ne comprennent pas, à ce qu’il semble, « que nous devons tous comparaître devant le tribunal de Jésus-Christ, afin que chacun reçoive ce qui est dû à ses bonnes ou ses mauvaises actions, pendant qu’il était revêtu de son corps. » Si donc, quelqu’un est à Jésus-Christ, c’est une créature nouvelle qui n’est plus sujette au péché. Ce qui était vieux est passé ; nous nous purifions de notre ancienne vie. « Voici que tout est devenu nouveau, la chasteté succède à la fornication ; la continence à l’incontinence ; la justice à l’injustice. » En effet, quel lien peut-il y avoir entre la justice et l’iniquité. Quelle union entre la lumière et les ténèbres ? Quel accord entre Jésus-Christ et Bélial ? Quelle société entre le fidèle et l’infidèle ? Quel rapport entre le temple de Dieu et les idoles ? Ayant donc reçu ces promesses, purifions-nous de tout ce qui souille le corps et l’esprit, achevant l’œuvre de notre sanctification dans la crainte de Dieu. »

CHAPITRE IX.
Il examine la réponse du Christ à Salomé.

Les hérétiques qui, par les dehors d’une spécieuse continence, s’interdisent l’usage des créatures de Dieu, invoquent à leur appui les paroles qui furent adressées à Salomé, et que nous avons citées plus haut. Elles se trouvent, si je ne me trompe, dans l’Évangile selon les Égyptiens. Ils veulent, en effet, que le Sauveur lui-même ait prononcé cet oracle : « Je suis venu pour détruire les œuvres de la femme ; » de la femme, c’est-à-dire du désir ; les œuvres, c’est-à-dire la naissance et la mort. Que diront-ils donc ? Que cet ordre a été détruit ? Ils n’oseront l’affirmer ; le monde obéit tou-