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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

et de ses mauvais désirs, et qu’ils se revêtent du nouveau, qui, par la connaissance de la vérité, se renouvelle selon l’image de celui qui l’a créé. » Car c’est par la conduite qu’éclate la connaissance des préceptes. Tels discours, telle vie. L’arbre se distingue à ses fruits, non à ses fleurs, à ses feuilles et à ses branches. La connaissance se manifeste donc par le fruit et par la conduite, non par les discours et par les fleurs. Nous ne faisons pas de la connaissance une parole stérile et nue, mais une science divine ; et cette lumière qui, descendue dans l’âme par l’obéissance aux préceptes, produit au-dehors les merveilles de cette connaissance, met l’homme en état de se connaître lui-même, et lui montre la route à suivre pour arriver à la possession de Dieu. Ce que l’œil est au corps, la connaissance l’est à l’âme. Et qu’à l’exemple de ceux qui vantent la douceur de la bile, on n’appelle pas liberté la servitude de la volupté. Nous avons appris, nous, que la liberté est celle que le Seigneur seul nous donne en nous affranchissant des voluptés, des mauvais désirs et des autres perturbations de l’âme. « Celui qui dit : Je connais le Seigneur, et qui ne garde pas ses commandements, est un menteur, dit Jean, et la vérité n’est point en lui. »

CHAPITRE VI.
Il attaque la seconde classe d’hérétiques, ceux qui, par haine contre le Créateur, pratiquent la continence.

J’en viens à ceux qui, par une apparente pratique de continence, impies envers la créature et le saint Créateur, envers le seul Dieu tout-puissant, enseignent qu’il ne faut point admettre le mariage, ni la procréation des enfants, ni introduire à sa place dans le monde d’autres êtres destinés au malheur, ni fournir des aliments à la mort. Je commence par les paroles de Jean : « Maintenant aussi il y a plusieurs antechrists ; ce qui nous fait croire que la dernière heure est proche. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n’étaient pas de nous ; car s’ils eussent été de nous, ils seraient demeurés avec nous. »