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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

osent-ils proclamer que, seuls, ils connaissent Dieu ? Placés qu’ils sont dans un monde qui ne leur appartient pas, leur meilleur moyen de prouver qu’ils ont une vertu vraiment royale, ce serait la régularité des mœurs ; loin de là, ils sont abhorrés par les lois humaines et par la loi divine pour avoir embrassé un régime de vie contraire aux lois. Assurément, l’Israélite qui, dans les Nombres, immola le fornicateur, fit un acte de justice, comme Dieu l’atteste. « Et si nous disons, déclare Jean dans son épître, que nous sommes en société avec lui, c’est-à-dire avec Dieu, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne suivons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en société avec lui, et le sang de Jésus, son fils, nous purifie de tout péché. » Comment donc sont-ils meilleurs que les hommes du siècle, ceux qui agissent ainsi, et qui sont semblables aux plus méchants d’entre les hommes ? Car, où les actes sont semblables, la nature, j’imagine, l’est aussi. Vous êtes d’une naissance supérieure, dites-vous ? raison de plus d’être supérieurs aux autres par votre conduite, afin d’éviter que la même prison ne vous renferme. « En vérité, a dit le Seigneur, si votre justice n’est plus abondante que celle des scribes et des pharisiens, vous n’entrerez point dans le royaume de Dieu. »

On trouve dans Daniel des exemples relatifs à l’abstinence des aliments. Enfin, David, dans ses psaumes, s’exprime ainsi sur l’obéissance : « Seigneur, comment la jeunesse redressera-t-elle ses voies ? » Et il entend aussitôt : » En gardant vos paroles de tout son cœur. » J’ouvre Jérémie : « Voici ce que dit le Seigneur : Ne marchez pas dans les voies des nations. » De ces paroles, quelques autres hérétiques, hommes de peu d’intelligence et de nulle valeur, concluent que l’homme est l’œuvre de différentes puissances. La partie, disent-ils, qui se trouve au-dessus du nombril est le produit d’un art plus divin ; les parties au-dessous, d’un art inférieur. De là leur tendance vers la copulation charnelle. Mais ils ne remarquent pas que les parties supérieures ont aussi des convoitises de sensua-