porte que des cosses de fèves jetées autour des racines de jeunes arbres, les assèchent ; et que parmi les oiseaux domestiques, ceux que l’on nourrit continuellement de fèves, deviennent stériles.
Parmi ceux que l’hérésie entraîne, nous avons nommé l’habitant du Pont, Marcion, qui, par suite de la guerre qu’il a déclarée au Créateur, se refuse à user des choses de ce monde. Mais le motif de sa continence, si toutefois on peut l’appeler de ce nom, c’est sa haine, sa révolte envers le Créateur lui-même. Dans le combat que le géant impie s’imagine livrer à Dieu, il se condamne à une continence involontaire, en insultant à la création et à l’œuvre divine. Voudrait-il s’étayer des paroles du Seigneur, quand il dit à Philippe : « Laissez les morts ensevelir leurs morts ; vous, suivez-moi. » Mais, qu’il le sache bien ! Philippe, tout revêtu qu’il était d’une semblable chair, n’était point un cadavre en corruption. Comment donc, avec une enveloppe charnelle, ne portait-il pas un cadavre ? C’est qu’il s’était relevé du sépulcre par la mort du vice, et qu’il vivait en Jésus-Christ. Nous avons aussi rappelé la doctrine criminelle de Carpocrate sur la communauté des femmes ; mais, à l’occasion d’une parole de Nicolas, nous avons omis le fait suivant. Il avait, dit-on, une femme dans la fleur de l’âge et de la beauté ; après l’ascension du Sauveur, comme les apôtres lui faisaient honte de sa jalousie, il amena sa femme au milieu d’eux, et permit à qui voudrait de l’épouser. En effet, ajoute-t-on, cette liberté est d’accord avec l’aphorisme de Nicolas : « Il faut abuser de la chair. » Ses disciples, adoptant à la lettre et sans examen l’exemple non moins que la parole du maître, se livrent publiquement à une fornication effrontée. Mais, pour moi, je sais que Nicolas ne connut d’autre femme que