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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

Non-seulement celui qui la répudie, mais celui qui l’a reçue est la cause de l’adultère, puisqu’il donne à la femme une occasion de pécher. S’il ne l’eût pas reçue, elle serait retournée vers son mari. Or, que prescrit la loi ? Pour arrêter la pente naturelle de l’homme vers le vice, elle veut que la femme adultère et convaincue de ce crime soit mise à mort ; si elle est de famille sacerdotale, elle sera livrée au feu. L’homme adultère est aussi lapidé, mais non dans le même lieu que sa complice, afin que leur mort n’ait rien de commun. Ainsi, la loi ancienne, au lieu de contredire l’Évangile, est d’accord avec lui. Comment cela ne serait-il pas, puisqu’ils émanent du même Dieu, l’un et l’autre ? La femme, coupable de fornication, vivante, il est vrai, pour le péché, est morte aux commandements. Celle qui pleure sa faute, au contraire, comme engendrée de nouveau par sa conversion, renaît à la vie spirituelle par la mort de l’ancienne prostituée, et la résurrection de la femme nouvelle qu’enfante la pénitence. L’Esprit saint confirme ces paroles, lorsqu’il dit par la bouche des prophètes : « Je ne veux point la mort de l’impie ; mais je veux que l’impie se convertisse. » Enfin les adultères sont lapidés comme morts, par la dureté de leur cœur, à la loi, contre laquelle ils se sont révoltés. Pourquoi le supplice est-il plus grand pour la fille du prêtre ? Parce qu’on exigera beaucoup de celui à qui l’on a donné beaucoup.

Ici s’arrête notre deuxième livre des Stromates, vu la longueur et le nombre des chapitres.