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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

a faim, s’il couvre de ses vêtements ceux qui sont nus, s’il ne prête point à usure et ne reçoit pas plus qu’il n’a donné, s’il détourne la main de l’iniquité et s’il prononce un jugement équitable entre un homme et le prochain, s’il marche dans la voie de mes préceptes et garde mes jugements pour accomplir la vérité ; celui-là est juste, et il vivra de la vie, dit le Seigneur Dieu. » Et Isaïe conviant à une vie honnête celui qui a cru, et le gnostique, à l’application de l’esprit ; montrant du reste que la vertu de l’homme n’est pas la même que celle de Dieu, s’exprime en ces termes : « Cherchez le Seigneur, et en le trouvant, invoquez-le ; quand il sera près de vous, que l’impie abandonne ses voies, l’homme inique les siennes, et qu’ils retournent au Seigneur, et il aura pitié, etc. etc., jusqu’à ces mots : et mes pensées au-dessus de vos pensées. » « Nous donc, selon les paroles de l’illustre apôtre, c’est en vertu de la foi que nous espérons recevoir la justice ; car, en Jésus-Christ, ni la circoncision ni l’incirconcision ne servent, mais la foi qui agit par la charité. Or, nous souhaitons que chacun de vous montre jusqu’à la fin le même zèle, afin que votre espérance soit accomplie, etc. etc., jusqu’à ces mots : lui, le pontife éternel, selon l’ordre de Melchisédech. » La sagesse, qui est toute vertu, parle aussi comme Paul : « Celui qui m’écoute, plein de confiance, habitera dans l’espérance. » Car la réintégration dans l’espérance s’appelle aussi espérance. La sagesse a donc eu raison d’ajouter à ces mots : il habitera, ceux-ci : plein de confiance ; montrant ainsi que le fidèle, animé de cette disposition, s’est reposé dans la réalisation de son espérance. Aussi la sagesse ajoute-t-elle encore : « Et libre de crainte, il se reposera loin de tout mal. » L’apôtre dit formellement dans la première des épîtres aux Corinthiens : « Soyez mes imitateurs, comme je le suis de Jésus-Christ ; afin que ceci arrive : Si vous êtes à moi, je suis moi-même au Christ ; soyez donc les imitateurs du Christ ; le Christ est l’imitateur de Dieu. » Donc, ressembler à Dieu pour être, autant que possible, juste et saint avec prudence, voilà, selon l’apôtre, le but de la foi ; et la fin est