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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

biens, ou au moins de quelques biens et des meilleurs : Aussi enseigne-t-il qu’il n’y a point de bonheur possible sans la vertu, tandis que sans les biens du corps et les biens extérieurs, la vertu suffit à donner le bonheur. Voilà ce qui a été dit là-dessus. Quant aux réfutations des principes que nous venons d’exposer, elles viendront en leur temps. Mais ce que nous nous proposons, nous, c’est d’atteindre à la fin qui ne doit pas finir, en obéissant aux préceptes, c’est-à-dire à Dieu ; en vivant conformément à leurs prescriptions, sans reproche et selon la science, par la connaissance de la volonté divine. Ressembler autant que possible à la droite raison, au Verbe, voilà notre fin ; et cette ressemblance qui nous rétablit par l’intermédiaire du fils, dans l’adoption finale et parfaite, glorifie toujours le père, par le grand pontife qui n’a pas dédaigné de nous appeler ses frères et ses cohéritiers. L’apôtre décrit en peu de mots la fin de l’homme dans l’épître aux Romains : « Mais maintenant que vous êtes affranchis du péché, et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous en tirez est votre sanctification, et la fin sera la vie éternelle. » Puis sachant que l’espérance est double ; l’une, que nous attendons ; l’autre, dont nous sommes en possession, il enseigne encore que la fin de l’homme est son rétablissement dans l’espérance. « Car, dit-il, la patience produit l’épreuve, et l’épreuve l’espérance. Et cette espérance n’est pas vaine, parce, que l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné. L’amour nous rétablira dans l’espérance qui nous est réservée comme un repos, » dit ailleurs l’apôtre. On trouve des paroles semblables dans Ézéchiel : « L’âme qui a péché mourra elle-même. Si un homme est juste, s’il agit selon l’équité et la justice, s’il ne mange point sur les montagnes, et s’il ne lève point les yeux vers les idoles de la maison d’Israël, s’il ne souille pas la femme de son prochain, s’il ne s’approche point de sa femme au jour de sa souffrance ; (car Dieu ne veut pas que la semence de l’homme soit entachée), s’il ne contriste personne, s’il rend son gage à son débiteur, s’il ne ravit rien par violence, s’il donne de son pain à celui qui