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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

le Seigneur ? » Et ce qui suit : « Rompez les liens de l’iniquité. » Le sacrifice qui plaît à Dieu, c’est un cœur contrit et cherchant le Créateur. » La balance trompeuse est en abomination au Seigneur ; le poids juste lui est agréable. » De là, la défense emblématique de Pythagore : « Ne sautez point par dessus la balance. » La profession de foi des hérésies est cette justice trompeuse : la langue des méchants séchera, mais les lèvres du juste distilleront la sagesse, quoique les méchants appellent sottise la sagesse et la prudence. Il serait trop long d’insister sur la grandeur de ces vertus. L’Écriture les célèbre partout. On définit le courage, la connaissance des choses redoutables, des choses qui ne le sont pas, et des choses intermédiaires ; la tempérance, une manière d’être qui choisit ou évite pour gamelles jugements de la prudence. Viennent également se joindre au courage, la patience, ou le support, science des choses qu’il faut ou qu’il ne faut pas endurer ; et la grandeur d’âme par laquelle l’homme s’élève au-dessus des événements. À côté de la tempérance marche la circonspection, qui s’abstient, conseillée par la raison. La fidélité aux préceptes, étant l’observation fidèle de ces préceptes, est le moyen d’entourer sa vie de sécurité. Sans courage, point de patience ; sans tempérance, point de continence. Les vertus naissent les unes des autres ; et celui qui possède les conséquences des vertus, possède également le salut, qui est la conservation prolongée du bien. Si donc nous avons sainement jugé chaque vertu en particulier, nous avons bien jugé de l’ensemble ; car, en posséder une seule par l’intelligence et à la manière du gnostique, c’est les posséder toutes, en vertu des conséquences réciproques. La continence est une disposition de l’âme qui jamais ne franchit les bornes de la droite raison. On est continent lorsqu’on subjugue les appétits en révolte contre celle-ci, ou quand on se maîtrise pour ne rien désirer que de juste et d’honnête. La tempérance elle-même n’est pas sans courage, puisque de la fidélité aux préceptes naissent la prudence qui s’attache à Dieu, l’ordonnateur suprême, et la justice qui imite l’ordonnance divine. Une fois que cette justice nous a établis dans la continence, purs alors,