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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

l’amendement des Hébreux que pour l’instruction et le progrès de nous tous qui sommes près du Christ ; c’est autant pour leur vie que pour la nôtre. Nous étions morts par nos péchés : notre alliance nous a rendu la vie en Jésus-Christ. Et l’Écriture, en répétant souvent, je suis le Seigneur votre Dieu, nous remplit d’une sainte confusion pour nous détourner du mal, et nous apprend à suivre Dieu qui nous a donné les commandements, et nous avertit même tacitement de chercher Dieu, et autant qu’il est en nous de nous efforcer de le connaître. Elle est donc la contemplation la plus haute, la contemplation qui voit dans les saints mystères, la contemplation qui est la science certaine et immuable. Cette contemplation est la seule connaissance de la sagesse, de laquelle jamais ne se sépare la pratique de la justice.

CHAPITRE XI.
La connaissance qui vient de la foi est la plus sûre de toutes.

Chez les hommes qui s’estiment sages, qu’ils aient embrassé les hérésies des barbares ou la philosophie des Grecs, la science enfle, selon l’apôtre. Elle est fidèle au contraire la connaissance qui aura été une démonstration scientifique des traditions selon la vraie philosophie ; la véritable raison, ce sera pour nous celle qui, des points convenus, fait jaillir la foi sur les points controversés. Or, la foi étant double, l’une appuyée sur la science, l’autre sur l’opinion, rien n’empêche que l’on n’appelle double aussi la démonstration, l’une appuyée sur la science, l’autre sur l’opinion, puisque la connaissance et la prescience sont également appelées doubles ; l’une parfaite de sa nature, l’autre imparfaite. La démonstration que possède le chrétien ne sera-t-elle pas la seule véritable, puisqu’elle est fournie par les saintes Écritures qui sont les lettres sacrées, et par la sagesse que nous avons apprise de Dieu, selon l’expression de l’apôtre ? Dès lors la discipline est d’obéir aux préceptes ; obéir, c’est