Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

sera révélé. » Ainsi parla à Hermas l’Esprit de Dieu, qui lui apparut dans une vision.

CHAPITRE II.
C’est par la foi seule que l’on peut arriver à la connaissance de Dieu.

« Ne t’enorgueillis pas de ta sagesse, disent les Proverbes, mais reconnais Dieu dans chacune de tes voies, afin qu’il applanisse tes sentiers, et que ton pied ne heurte pas. » Salomon veut montrer par-là que les actions doivent être conformes à la raison. Il veut de plus nous enseigner qu’il faut choisir dans chaque doctrine ce qu’elle a d’utile. Car les voies de la sagesse sont diverses pour arriver à la route qui conduit directement à la vérité ; or, la voie unique de la vérité, c’est la foi. « Que ton pied ne heurte pas, » dit Salomon, à l’occasion des hommes qui lui paraissaient en opposition avec cette sagesse une et divine, régulatrice universelle. Aussi, ajoute-t-il : « Ne « sois pas sage à tes propres yeux, » c’est-à-dire perdu dans tes raisonnements impies qui sont une révolte contre le plan même de Dieu. « Crains le Seigneur, seul puissant ; » d’où il suit qu’il ne faut pas résister à Dieu. L’induction elle-même prouve évidemment que la crainte de Dieu consiste à se détourner du mal. Car il dit : « Crains le Seigneur, détourne toi du mal. C’est la règle de la sagesse. » Le Seigneur châtie, il est vrai, celui qu’il aime, il le frappe pour qu’il comprenne, et il lui rend ensuite la paix et l’innocence. Cette philosophie, barbare au jugement des Grecs, et sur les traces de laquelle nous marchons, est donc la parfaite et véritable philosophie. « Lui-même, il m’a donné la vraie science de tout ce qui existe, « afin que je connaisse l’ordonnance de l’univers, dit Salomon, au livre de la Sagesse ; » et ce qui suit, jusqu’à ces mots : « et les propriétés des racines elles-mêmes. »

Dans cette énumération, il embrasse la contemplation des phénomènes que renferme le monde physique. Il insinue plus bas qu’il désigne aussi le monde moral, quand il ajoute : « Et