Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 5.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

leste, chantant déjà l’hymne de grâce, et disant : « Que le Seigneur soit mon Dieu. »

L’apôtre, dans une de ses épîtres où il s’élève contre les Juifs, nous montre en ces mots quels sont les bienfaits de la loi : « Mais tous qui portez le nom de juif, qui vous reposez sur la loi, qui vous glorifiez des faveurs de Dieu, qui connaissez sa volonté, et qui, instruit par la loi, savez discerner ce qui est le meilleur, vous vous flattez d’être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, le docteur des ignorants, le maître des simples et des enfants, comme ayant dans la loi la règle de la science et de la vérité. » Il est constant que la loi peut toutes ces choses ; bien que ceux qui ne prennent pas la loi pour règle de leur conduite, se glorifient comme s’ils vivaient selon elle. Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse, et le mortel qui a trouvé la prudence. De sa bouche coule la justice, et elle porte sur ses lèvres la loi et la miséricorde. Car la loi et l’Évangile sont l’œuvre d’un seul Seigneur, qui lui-même est la puissance et la sagesse de Dieu ; et la crainte qu’engendre la loi est miséricordieuse en ce qu’elle aide à notre salut. Que la miséricorde, la foi et la vérité ne t’abandonnent pas ; place-les autour de ton cou. L’apôtre saint Paul fait honte aux Juifs de ce qu’ils ne comprennent pas la loi : « Le ravage et la désolation, dit-il, sont dans leurs voies ; ils ne connaissent pas le chemin de la paix. La crainte de Dieu n’est pas devant leurs yeux. Et ces hommes qui se disaient sages, sont des fous. Quant à la loi, nous savons qu’elle est bonne, si on en use selon l’esprit de la loi même. Ceux qui prétendent être docteurs de la loi n’entendent ni ce qu’ils disent, ni ce qu’ils affirment. Or, la fin des commandements est la charité d’un cœur pur, d’une bonne conscience et d’une foi sincère. »