Ce que la loi décrète n’est pas la loi, comme ce que l’on voit n’est pas la vue. Toute opinion n’est pas non plus la loi ; car on ne donnera pas sans doute le nom de loi à l’erreur ; la doctrine droite et utile, voilà la loi. Elle est bonne, utile, si elle est vraie ; elle est vraie si elle a découvert et atteint ce qui est Celui qui est m’a envoyé, dit Moïse. Conformément à cette définition qui veut que la loi soit une saine doctrine, certains philosophes ont caractérisé la loi, une droite raison, qui ordonne ce qu’il faut faire, et qui défend ce qu’il ne faut pas faire.
Nous avons donc raison de soutenir qu’une loi divine nous a été donnée par l’intermédiaire de Moïse, pour être la règle du juste et de l’injuste. C’est encore avec raison que nous avons proprement appelé Thesmos (mot formé de Theios divine, et de Nomos loi), la loi que Dieu a donnée par l’organe de Moïse. C’est donc elle qui nous conduit à Dieu. Paul dit aussi : « La loi a été établie pour arrêter le péché jusqu’à l’avènement de celui qui devait naître, et que la promesse regardait. » Puis, comme pour développer sa pensée, l’apôtre ajoute : « Or, avant que la foi fût venue, nous étions sous la garde de la loi qui, par la crainte des peines attachées au péché, nous retenait, pour nous préparer à la foi qui devait être révélée. Ainsi la loi a été un maître qui nous a conduits comme des enfants à Jésus-Christ, afin que nous fussions justifiés par la foi. » L’habileté du législateur est d’assigner à chacune des facultés de l’âme la tâche convenable, et d’accorder aux œuvres de chacune d’elles le salaire mérité. Or, Moïse était, pour le dire en un mot, une loi vivante parlant et agis-