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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

rai une récompense. Et elle m’appela Moïse, en souvenir de ce qu’elle m’avait trouvé sur le bord du fleuve.

Lorsque les jours de l’enfance furent passés pour moi, ma mère me conduisit au palais de la reine, après m’avoir instruit de tout ce qui avait rapport à ma famille, à ma patrie, et aux dons que Dieu nous avait faits. Tant que je fus encore dans l’âge de la jeunesse, on me donna la nourriture et l’éducation d’un roi, tout aussi bien que si j’eusse été du sang royal ; mais quand je fus plein de jours, je sortis du palais. »

Puis, après avoir dit le combat de l’Hébreu et de l’Égyptien, Ézéchiel parle ainsi d’un autre combat :

« Pourquoi frappes-tu plus faible que toi ? Mais il me répondit : Qui t’a envoyé vers nous en qualité de juge ou de prince ? Veux-tu me tuer comme l’homme d’hier ? Et moi craignant, je dis : Comment cela est-il connu ? »

C’est pourquoi Moïse s’enfuit d’Égypte et garda les troupeaux, se préparant de la sorte à l’exercice de l’autorité souveraine. Car, pour celui qui doit un jour gouverner le troupeau le moins sauvage, celui des hommes, la conduite des troupeaux est une sorte d’exercice préparatoire aux fonctions de la royauté, comme l’art de la chasse est un art préparatoire à l’art de la guerre, pour ceux que la nature a faits guerriers. Mais Dieu alla prendre Moïse au milieu de ses occupations pastorales, pour le placer à la tête des Hébreux. Les Égyptiens, plusieurs fois avertis, firent chaque fois preuve d’une stupide incrédulité. Et les Hébreux, spectateurs des maux subis par d’autres, connurent ainsi tout entière la puissance de Dieu. Et parce que les Égyptiens, dans leur démence, avaient refusé d’ajouter foi aux paroles de Moïse, et aux effets de la puissance de Dieu, alors, comme dit le proverbe, ils la connurent à leurs dépens. Les Hébreux sortirent enfin d’Égypte, emportant avec eux de nombreux objets qu’ils avaient enlevés aux Égyptiens, non par cupidité, comme le disent leurs détracteurs, (car Dieu ne leur a pas conseillé de désirer le bien d’autrui) ; mais d’abord, à titre de rémunération forcée des