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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

rapporte que Moïse ayant été mis en prison par ordre de Néchéphré, roi d’Égypte, parce qu’il demandait instamment pour le peuple hébreu la liberté de quitter le pays, les portes de sa prison s’ouvrirent pendant la nuit par la volonté de Dieu ; et que Moïse, après en être sorti, entra dans le palais, pénétra jusqu’au lit du roi qui dormait, et le réveilla ; et que le roi, frappé de stupeur par ce qui venait d’arriver, avait ordonné à Moïse de lui dire le nom du Dieu qui l’avait envoyé ; que Moïse s’étant incliné vers le roi, lui avait dit ce nom à l’oreille ; et que le roi, après l’avoir entendu, était tombé mort ; mais que, relevé par Moïse, il était revenu à la vie. Ézéchiel aussi, l’auteur des tragédies hébraïques, est d’accord avec nous sur l’éducation de Moïse ; car dans le drame intitulé La sortie d’Égypte, il parle en ces termes de la personne de Moïse : « Voyant notre nation s’accroître de jour en jour, le roi Pharaon s’efforça de nous détruire par mille moyens. D’abord, il nous accabla de travaux pénibles et de mauvais traitements ; tantôt des briques à faire, tantôt des édifices à élever, tantôt des villes à ceindre de tours. Infortunés ! telle était notre tâche. Puis il nous ordonna, par un édit, de jeter dans les eaux profondes du fleuve, les enfants mâles qui naîtraient de nous. Ma mère, comme elle me l’a souvent dit, me nourrit en secret pendant trois mois ; mais le fait s’étant divulgué, elle me revêtit de mes plus beaux langes et alla me déposer sur le haut de la rive du fleuve, dans un endroit couvert de joncs et de roseaux. Ma sœur Marie observait tout en se tenant près de là. Cependant, la fille du roi descendit avec ses femmes vers le fleuve pour s’y baigner ; m’ayant vu soudain, elle me prit et m’emporta. Et à peine eut-elle reconnu que j’étais un enfant hébreu, que ma sœur Marie accourant vers elle, lui dit : Voulez-vous que j’aille à l’instant vous chercher une nourrice juive pour cet enfant ? La fille du roi fit signe de la tête qu’elle le désirait, et ma sœur d’aller vers ma mère et de lui raconter le fait, et ma mère d’arriver aussitôt et de me prendre dans ses bras. Alors la fille du roi lui dit : Femme, tu nourriras cet enfant, et je te donne-