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sées. L’auteur des martyrs s’en est habilement servi dans l’attaque d’Hiérocles et dans la réplique d’Eudore.

Saint Jérôme donne de grands éloges à ce plaidoyer : Est-il quelque chose de grand, de beau dans les profanes, s’écrie-t-il, que Minucius n’ait fait entrer dans son livre ? Quid gentilium scripturarum admisit intactum ?

Peut-être n’y trouve-t-on pas toute la pureté de langage qui distingue les beaux jours de la littérature romaine ; néanmoins, dit l’abbé de Gourcy, on peut, sans être accusé de se livrer à l’enthousiasme de traducteur, regarder l’Octavius comme un monument rare d’élégance, de dialectique et de goût pour l’époque il a été écrit.

Érasme l’avait cru perdu, parce que des copistes du moyen-âge l’avaient joint au traité d’Arnobe contre les gentils, dont il faisait le huitième livre. Adrien Junius et d’autres critiques relevèrent cette méprise : ce fut le célèbre jurisconsulte Baudoin qui fit le premier imprimer séparément l’Octavius à Heidelberg en 1560, avec une dissertation qui en prouvait l’authenticité.

Il existe plusieurs traductions françaises de cet intéressant ouvrage. Celles de Guillaume Du Mas et de Perrot d’Ablancourt, publiées en 1637, ont bien vieilli. On regrette que M. de Gourcy se soit borné à ne faire qu’une analyse. La traduction la plus récente et la plus estimée est sans contredit celle de M. Antoine Perricaud de l’Académie royale de Lyon. C’est peut-être une témérité d’oser en publier une nouvelle après la sienne.

Nous n’avons voulu que suivre l’invitation qu’il a faite d’essayer après lui ; mais nous sommes loin de nous croire cette main plus habile qu’il souhaitait à l’auteur.

L’Octavius a eu un grand nombre d’éditions : les meilleures sont celles Cum notis variorum, Leyde, 1672 et 1709, in-8 — Ex iterata recensione, Jo. Davisii 1712, in-8. Ex recensione, J.-J. Lindneri, 1773 in-8. C’est le texte de cette dernière édition, approuvée par les meilleurs critiques allemands, que nous avons suivi. L’Octavius n’est pas le seul ouvrage qui soit attribué à Minucius Félix. Il existe, dit saint Jérôme, un autre dialogue sous son nom, intitulé Du Destin, ou contre les devins ; mais,