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ii
DE LA TRADITION.

ditions apostoliques celles que nous ont transmises les disciples immédiats des apôtres, parce qu’à leur tour ils ont fait profession de n’enseigner que ce qu’ils avaient reçu de leurs maîtres. Les traditions purement humaines sont celles qui ont pour auteurs des hommes sans mission et sans caractère.

Quant à l’objet, une tradition regarde ou la doctrine, ou la discipline, ou des faits historiques ; mais cette différence n’en met aucune dans le degré de certitude qu’elles peuvent avoir, comme nous le prouverons dans la suite.

La grande question entre les Protestants et les Catholiques est de savoir s’il y a des traditions, divines ou apostoliques touchant le dogme, qui ne sont point contenues dans l’Écriture-Sainte, et qui sont cependant règle de foi : les Protestants le nient, et nous soutenons le contraire. Conséquemment nous disons que la tradition est la parole de Dieu non écrite que les apôtres ont reçue de la bouche de Jésus-Christ, qu’ils ont transmise de vive voix à leurs disciples ou à leurs successeurs, et qui est venue à nous par l’enseignement des pasteurs, dont les premiers ont été instruits par les apôtres. En d’autres termes, c’est l’enseignement constant et perpétuel de l’Église universelle, connu par la voix uniforme de ses pasteurs, qu’elle nomme les Pères ; par les décisions des conciles, par les pratiques du culte public, par les prières et les cérémonies de la liturgie, par le témoignage même de quelques auteurs profanes et des hérétiques.

L’autorité et la nécessité de la tradition ainsi conçue est déjà prouvée par les mêmes raisons par lesquelles on établit que l’Écriture-Sainte ne peut pas être la seule règle de notre foi. Mais comme c’est ici le point capital, le point à examiner, puisque c’est celui qui distingue les Catholiques d’avec