compris, que depuis les dernières décisions des papes sur les matières de la grâce, ils n’ont pas cessé de répéter que l’Église romaine professe hautement le pélagianisme ; cependant ces décisions n’ont pas été données dans un concile général.
3° Il n’importe en rien de savoir s’il y a des docteurs catholiques qui portent plus loin l’autorité du pape, et qui soutiennent que sa décision a force de loi, indépendamment de toute acceptation ; ces docteurs n’en sont pas moins soumis à une décision acceptée, ou à celle d’un concile général ; ils n’en sont pas moins persuadés de la nécessité de consulter l’Écriture-Sainte et la tradition des siècles passés. Y a-t-il aujourd’hui une décision des papes, en matière de foi ou de mœurs, de laquelle on puisse douter si elle a été acceptée ou rejetée ?
4° C’est nous qui sommes réduits à ignorer quelle est la croyance des sectes protestantes : tout particulier y jouit du droit d’entendre l’Écriture-Sainte comme il lui plaît, pourvu qu’il ne fasse pas de bruit ; aucun n’est obligé de se conformer à la confession de foi de sa secte ; toutes en ont changé plus d’une fois, elles peuvent bien en changer encore. C’est donc à nous d’assurer que leur religion n’aura jamais une forme stable et permanente ; elles ne subsistent que par la rivalité qui existe entre elles, et par la haine qu’elles ont toutes jurée à l’Église romaine. La forme de la nôtre est stable et permanente depuis les apôtres ; les divers conciles tenus dans les différents siècles n’ont rien décidé que ce qui était déjà cru auparavant ; ils n’ont point établi de nouveaux dogmes, puisqu’ils ont tous fait profession de s’en tenir à la tradition. Cette règle invariable assure la perpétuité et la stabilité de notre religion jusqu’à la fin des siècles.
Basnage, dans son Histoire de l’Église (liv. IX, ch. V, VI