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jamais, sont dites entièrement obscures. Les unes sont occasionnelles ; les autres, efficientes ; les autres, concomitantes ; les autres, auxiliaires. Celles-ci produisent des effets conformes à la nature ; celles-là, des effets en dissonance avec elle ; les unes, des maladies suivant telle ou telle circonstance ; les autres, des affections à des degrés divers, et en raison de leur intensité ; celles-là dépendent des temps et des occurrences. Détruisez la cause occasionnelle, l’effet subsiste néanmoins. Il n’en est pas de même de la cause synectique ou efficiente : présente, l’effet demeure ; détruite, l’effet disparaît. On appelle encore par synonymie, la cause efficiente, cause accomplissant d’elle-même son effet, parce qu’elle en renferme au fond d’elle-même la raison suffisante. Si une cause de ce genre signifie une opération complète en vertu d’une force intérieure, la cause auxiliaire désigne un ministère et une fonction qui s’exécutent avec une assistance étrangère. Si elle ne fournit aucun secours, elle ne sera pas dite auxiliaire. Au contraire, agit-elle pour une certaine part, elle sera dans une certaine mesure cause de ce qui s’accomplit par elle. La cause est donc auxiliaire, quand l’effet se produit par sa présence, effet manifeste dans une cause manifeste, obscur dans une cause obscure. La cause concomitante rentre dans la catégorie des causes, de même qu’un frère d’armes ou de jeunesse est soldat ou jeune avec un autre. La cause auxiliaire assiste la cause efficiente, pour redoubler l’intensité de son action. La notion de la cause concomitante n’a rien de semblable, puisque certaine chose peut être cause concomitante sans être cause efficiente. On lui donne ce nom parce qu’elle est impuissante à produire d’elle-même un effet ; c’est une cause avec une autre cause. L’auxiliaire diffère de la concomitante, en ce que celle-ci produit un effet concurremment avec ce qui n’en produirait pas, s’il était distinct et isolé ; celle-là, au contraire, incapable de produire lorsqu’elle marche seule, en s’adjoignant à la cause qui produit séparément, augmente l’intensité de son effet. Voulez-vous accroître singulièrement l’énergie de la cause et sa puissance d’action, convertissez une cause occasionnelle en cause auxiliaire.