Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/54

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l
DE LA TRADITION.

ple de Jésus-Christ, de saint Jean-Baptiste, des apôtres et des prophètes ; il est fait mention du troisième ciel (II Cor., ch. XII, ℣ 2 et 4).

Quoique parmi ces opinions il y en ait de vraies, de fausses, ou de douteuses, nous défions les Protestants de les réfuter par l’Écriture seule. Une preuve que les anciens Pères, qui ont suivi les unes ou les autres, les ont puisées dans l’Écriture, et non ailleurs, c’est qu’ils citent l’Écriture, et point d’autres livres. La fureur de nos adversaires est d’attribuer toutes les erreurs aux fausses traditions ; nous soutenons que quand il y en a eu, elles sont venues de fausses interprétations de l’Écriture, et que c’est la tradition seule qui a décidé, entre les différentes interprétations, quelles étaient les vraies et quelles étaient les fausses. Ils cherchent à tromper, en disant qu’ils s’en tiennent à l’Écriture ; encore une fois l’Écriture, et l’interprétation de l’Écriture, ne sont pas la même chose.

3° Mosheim lui-même, en réfutant le système erroné d’un auteur moderne sur le mystère de la sainte Trinité, lui oppose le silence de l’antiquité (Dissert. sur l’Hist. Eccles. tom. II, p. 564). Si le témoignage des anciens ne prouve rien, leur silence prouve encore moins. Il y a plus : Ce critique, réfutant l’ouvrage de Taland, intitulé Nazarenus, en 1722, blâme en général la mauvaise foi de ceux qui, pour se débarrasser du témoignage des Pères, commencent par leur reprocher des erreurs, des infidélités, de l’ignorance, etc ; il dit qu’en suivant cette méthode, il ne reste plus rien de certain dans l’histoire, et c’est justement celle qu’il a suivie dans tous ses ouvrages. Vindiciœ antiquœ Christianorum disciplina, etc., (Sect. I, ch. V, § 3, p. 92).