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dents pour nos organes et pour notre esprit. Telle est l’analyse. La démonstration, au contraire, consiste à descendre du premier principe à travers toutes les propositions intermédiaires jusqu’à la question en litige. Nous dirons donc à l’homme, qui possède la faculté de la démonstration : Attachez-vous principalement à établir la vérité de vos principes ; laissez de côté les mots ; qu’on les appelle axiômes, propositions, ou lemmes. De même, donnez le plus grand soin à la justesse de la conclusion par rapport à ce qui précède. Là encore, que les noms ne soient rien pour vous. Qu’importe qu’on la nomme discours concluant, conséquence, ou conclusion syllogistique. Quiconque essaie de démontrer, doit observer scrupuleusement ces deux points, établir des propositions qui soient vraies ; tirer, conformément à ces deux propositions, une conclusion que plusieurs philosophes appellent Épiphora, parce qu’elle est amenée, dans toute question, par les propositions précédentes pour affirmer le point qui était débattu. Dans toute question, quelle que soit la matière que l’on examine, il faut nécessairement des propositions différentes, mais dont la nature convienne cependant à la matière que l’on débat : la question débattue doit entrer elle-même dans le raisonnement. Il convient de choisir, pour base de la discussion, des principes sûrs, appropriés à l’état de la question et placés en dehors de toute controverse. La raison en est bien simple. Si vous prenez des propositions qui n’aillent pas au point litigieux, jamais vous ne découvrirez la vérité, puisque le problème tout entier, et ce que l’on nomme l’état de la question, vous échappe. Dans toutes les discussions, il y a donc des données connues d’avance et qui, entraînant avec elles l’assentiment de la foi, sont crues sans le secours de la démonstration. Elles doivent jouer un double rôle, point de départ dans la controverse, et critérium dans ce que l’on pense avoir découvert.