Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/507

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Vos péchés, fussent-ils rouges comme la pourpre, fussent-ils plus noirs que la suie, je les laverai et les rendrai plus blancs que la neige. » Il peut seul, en effet, remettre à notre repentir les fautes que nous commettons envers lui, et il nous ordonne de remettre chaque jour au repentir de nos frères celles que nos frères commettent envers nous. Mais si nous, qui sommes mauvais, nous savons cependant pardonner le mal et faire le bien, combien plus le père des miséricordes, ce bon père de toute consolation, dont les entrailles sont toutes pleines de complaisance et d’amour, saura-t-il attendre avec patience la conversion et le retour de ses enfants ! Se repentir sincèrement, c’est ne plus pécher ; c’est ne plus regarder en arrière, ne plus revenir sur ses pas.

Dieu nous accorde le pardon de nos crimes passés. C’est à nous de n’en plus commettre. Regrettons amèrement ceux que nous avons commis ; demandons-lui avec ardeur qu’il les efface de sa mémoire, et que, les couvrant des voiles de sa miséricorde et de la rosée du Saint-Esprit, ils soient devant lui comme s’ils n’étaient pas. « Dans l’état où je vous trouverai, dit-il, je vous jugerai. » Et chaque jour il nous montre notre fin prochaine dans la fin commune de tous les hommes. Il nous avertit, par ces paroles, que si nous nous détournons à la fin de nos jours de la bonne voie où nous aurons marché toute notre vie, nos bonnes œuvres périront et ne nous défendront pas contre sa justice ; que si, au contraire, après avoir vécu dans la dissolution et dans le crime, nous nous repentons sincèrement, et persistons jusqu’à la fin dans la sincérité de notre repentir, tous nos péchés, quelque grands qu’ils aient été, nous seront pardonnés et remis. Mais les maladies de l’âme ont besoin, pour être guéries, de soins plus assidus, d’une diète plus austère que celles du corps. Veux-tu, ô voleur, que ton crime te soit remis ? Cesse de voler. Adultère, éteins les flammes d’une passion criminelle ; impudique, vis chastement. Détenteur injuste du bien d’autrui, restitue-le et ajoutes-y encore du tien. Faux témoin, apprends à être vrai. Parjure, cesse de jurer. Vous tous enfin, qui êtes vicieux, retranchez, coupez vos vices jus-