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phètes n’ont vu ; pourvu que vous fassiez ce que je dis ! »

Le premier donc est celui qui aime le Christ ; le second, celui qui aime ses frères et leur rend tous les bons offices qui dépendent de lui. Ce que nous faisons pour un des disciples du Seigneur, nous le faisons pour le Seigneur lui-même. Le Seigneur le reçoit et se l’attribue : « Venez, bénis de mon père, posséder le royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. Car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger ; j’ai eu soif et vous m’avez donné à boire ; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli ; j’étais nu, et vous m’avez revêtu ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus à moi. » Alors les justes lui diront : Seigneur, quand est-ce que nous vous avons vu avoir faim et que nous vous avons donné à manger, ou avoir soif et nous vous avons donné à boire ; quand est-ce que nous vous avons vu étranger, et que nous vous avons recueilli ; ou sans vêtements, et que nous vous avons revêtu ? Et quand est-ce que nous vous avons vu malade, ou en prison, et que nous vous avons visité ? Et le roi, répondant, leur dira : « je vous dis, en vérité, qu’autant de fois que vous l’avez fait pour l’un des moindres de mes frères que vous voyez, vous l’avez fait pour moi. » Il dira, au contraire, à ceux qui n’auront rien donné : « En vérité, je vous le dis, toutes les fois que vous avez refusé ces services au moindre de mes frères, c’est à moi que vous les avez refusés. » Il répète encore dans un autre passage : « Celui qui vous reçoit me reçoit, celui qui vous méprise me méprise. »

Il les appelle ses fils, ses amis, ses petits enfants, petits, en effet, dans ce monde, si on les compare à la grandeur future qui les attend au ciel. « Ne méprisez pas, nous dit-il, un seul de ces petits, car leurs anges voient toujours la face de mon père, qui est dans le ciel. » Et ailleurs : « Ne craignez pas, petit troupeau, car il a plu au Père de vous donner le royaume des cieux. » C’est encore pour cela qu’il disait que le plus petit dans le royaume des cieux, c’est-à-dire son disciple, était plus grand que Jean-Baptiste, quoique ce saint précurseur