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qu’il a dites simplement, et dont aucun de ses auditeurs n’a songé à lui demander l’explication, toutes choses nécessaires et indispensables au salut, n’auraient-elles pas besoin d’être examinées avec les plus grands soins, étudiées avec la dernière sollicitude ? Le son de ses paroles ne doit pas seulement, et comme au hasard, frapper nos oreilles ; leur sens doit frapper notre cœur. C’est à nous de l’y faire descendre et pénétrer profondément.

Le Sauveur du monde entendit sans doute avec complaisance une question qui lui convenait si parfaitement. C’était, en effet, parler de la vie à celui qui est la vie même ; du salut au Sauveur, de la doctrine au maître, de la véritable immortalité à la vérité éternelle. C’était parler de la sagesse divine à cette sagesse même, de la perfection et de l’incorruptibilité à celui seul qui est parfait et incorruptible. La question qu’on lui donnait à résoudre était celle même pour laquelle il était descendu des cieux, et dont la solution, qui ressort vivante de ses exemples et de sa doctrine, est la base de l’Évangile, la source de l’éternelle vie. Comme Dieu, il prévoyait qu’il allait être interrogé ; il savait d’avance la demande qu’il ferait lui-même, et la réponse qu’il recevrait. N’est-il pas le prophète des prophètes, l’arbitre et l’inspirateur de tout esprit prophétique ? Voyez comme il part du premier mot qu’on lui adresse, le mot de bon, pour asseoir la base de sa doctrine et tourner l’esprit de celui qui l’écoute vers un Dieu bon, seul dispensateur de la vie éternelle qu’il donne à son fils, et que son fils transmet aux hommes.

C’est donc, de tous les commandements qui conduisent à la vie, le premier, le plus grand, celui que nous devons imprimer d’abord et le plus avant dans notre âme : connaître un Dieu éternel, dispensateur des choses éternelles, Dieu suprême, unique et bon, et mériter de le posséder par notre application à le connaître. Cette connaissance d’un Dieu rémunérateur qui crée et conserve tout est la base fixe et inébranlable sur laquelle s’appuie le salut. Sans cette connaissance, nous périssons ; avec elle nous aimons Dieu, nous lui ressemblons, nous le possédons éternellement.