Page:Genoude - Les Pères de l'Eglise, vol. 4.djvu/466

Cette page n’a pas encore été corrigée
402
SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

misérable vie. Régénérés par elle, attachons-nous à la vérité, revenons au bien et à la sanctification. « Les yeux du Seigneur sont ouverts sur les justes ; ses oreilles sont attentives à leurs cris ; mais le regard de sa colère est sur ceux qui font le mal. » Et qui jamais nous fera du mal, si toujours nous faisons le bien ?

La plus sainte des doctrines est celle qui nous apprend à être modérés en toutes choses. La modération est comme une beauté sans tache, comme un pouvoir ferme et inébranlable qui, plaçant nos pensées et nos actions dans un même et naturel équilibre, rend insurmontable notre vertu. « Dans mon ardent désir de vous conduire au salut, nous dit notre maître, je vous ai parlé avec sévérité. La sévérité de mes paroles est la plus grande preuve de la bonté de mon cœur. Si vous m’écoutez, vous serez sauvés ; si vous ne m’écoutez point, ce n’est point moi qui en souffrirai, et cependant je n’épargne rien pour que vous m’écoutiez, car j’aime mieux le repentir du pécheur que sa mort. Si vous m’écoutez, vous mangerez les biens de la terre ; c’est-à-dire que vous posséderez la beauté, les richesses, la force et la santé. Outre ces biens qui passent, je vous en donnerai qui ne passeront point, que l’oreille n’a point entendus, que l’œil n’a pu voir, que les pensées de l’homme ne sauraient comprendre. Ces biens véritables et éternels qui sont dans les mains de l’éternel roi, ils sont à vous, ils vous attendent, si vous m’écoutez ; car c’est moi qui les garde et les distribue. J’appelle biens les biens de la terre, pour me conformer à la faiblesse de votre nature et vous conduire, par les sens matériels, au sens plus élevé de l’esprit. » Ainsi les vertus que nous devons aimer et suivre, les vices que nous devons détester et fuir, le divin Pédagogue nous apprend tout. Il pénètre, pour nous corriger, jusque dans l’intérieur de nos maisons ; nous traitant d’abord comme de faibles enfants, il nous instruit par les conseils et les exemples de ses divines Écritures, les conformant à notre faiblesse pendant notre voyage sur la terre, et s’en réservant l’interprétation dans le ciel. Il ne veut plus, en effet, que nous