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LIVRE TROISIÈME.


CHAPITRE PREMIER.

De la véritable beauté.


La plus belle des sciences est donc de se connaître soi-même, puisque cette connaissance entraîne nécessairement la connaissance de Dieu. L’homme qui connaît Dieu lui ressemblera, non point certes en se couvrant de bijoux précieux et de vêtements magnifiques, mais en faisant le bien et en rétrécissant chaque jour davantage le cercle élastique et capricieux de ses besoins. Comme Dieu seul n’en a aucun, il voit avec une extrême complaisance ceux qui s’efforcent d’en avoir le moins possible, dont l’esprit est simple et le corps revêtu de tempérance comme d’un chaste vêtement. Des trois puissances de notre âme, la première est l’intelligence ou la faculté de raisonner. C’est l’homme invisible commandant à l’homme visible, et le faisant agir sous la direction immédiate de Dieu. La seconde est la colère, passion sauvage et furieuse, qui va jusqu’à la folie. La troisième est la cupidité, ardent désir des voluptés, prenant plus de formes que le démon changeant de la mer, se montrant ici sous une figure, là sous une autre ; nous excitant à tous les désordres et nous poussant des premières débauches jusqu’à l’adultère et l’inceste. « L’homme que la cupidité domine devient d’abord, dit le poëte, comme un lion farouche que sa