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DE LA TRADITION.

ils regardent ces trois personnages comme les plus saints Pères de l’Église. Les Jacobites, au contraire, reçoivent le concile d’Éphèse et rejettent le concile de Chalcédoine ; ils prétendent que celui-ci a contredit la doctrine du précédent ; ils sont très-attachés aux écrits de saint Cyrille d’Alexandrie. Le principal grief des Grecs schismatiques contre l’Église latine, est qu’elle a ajouté au concile de Constantinople le mot filioque sans y être autorisée par un autre concile général. Toutes ces sectes orientales ont des recueils de canons des premiers conciles touchant la discipline, et les suivent ; leur croyance et leur conduite ne ressemblent en rien à celle des Protestants.

Dixième preuve. — L’exemple de ces derniers pourrait suffire pour démontrer que la doctrine ne peut se perpétuer dans une société quelconque sans le secours de la tradition.

1° Les Luthériens disaient dans la Confession d’Augsbourg (art. 21) : « Nous ne méprisons point le consentement de l’Église catholique ; nous n’avons point dessein d’introduire dans cette sainte Église aucun dogme nouveau et inconnu, ni de soutenir les opinions impies et séditieuses que l’Église catholique a condamnées. » On sait qu’ils n’ont pas persévéré longtemps dans ce langage.

2° Quoique les Anglicans, dans leur Confession de foi (ch. XX et XXI), rejettent formellement la tradition ou l’autorité de l’Église, et déclarent qu’elle ne peut rien décider que ce qui est enseigné, dans l’Écriture-Sainte, néanmoins, dans le plan de leur religion dressé en 1719 (première partie, ch. I), ils font profession de recevoir comme authentiques, ou comme faisant autorité, les quatre premiers conciles, et les sentiments des Pères des cinq premiers siècles. La raison de cette contradiction est aisée à découvrir. En 1362, lorsque