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abomination. » Platon, qui avait fondé sa loi sur divers passages de l’Écriture, défend d’avoir commerce avec une autre femme que la sienne. N’approchez point de la femme de votre prochain de peur de vous souiller par ses approches. Fuyez tout commerce adultère, et par conséquent stérile. Ne semez point où vous ne voulez point récolter. N’approchez d’aucune autre femme que de la vôtre, qui peut seule légitimer vos plaisirs par l’intention d’avoir des enfants. Respectez cette participation de l’homme à la puissance créatrice de Dieu, et n’outragez point la semence, qui en est l’instrument, en la répandant contre ce but.

Moïse défend aux Juifs d’approcher de leurs femmes pendant qu’elles sont dans leur temps accoutumé, afin que cette semence créatrice, qui doit bientôt être un homme, ne soit point souillée par le mélange de ce sang impur ; car la semence, détournée de sa voie, dégénère aussitôt et perd sa force. Il leur défend aussi l’approche de leurs femmes enceintes jusqu’à ce qu’elles soient délivrées de leur fruit, parce qu’il est contre la raison et contre les lois de ne rechercher que le seul plaisir dans l’acte du mariage. La matrice, avide de concevoir, s’ouvre pour recevoir la semence, et se referme quand elle a conçu. Je nomme sans honte, pour l’utilité de mes lecteurs, ces parties du corps où le fœtus se forme et se nourrit. Comment, en effet aurais-je honte de les nommer, puisque Dieu n’en a point eu de les créer ? Une fois que la matrice a conçu, elle se refuse à un plaisir désormais inutile et honteux. Ses désirs, qui s’assouvissaient tout à l’heure encore dans des embrassements amoureux, se concentrent en elle-même, et, ne s’occupant plus que de la formation du fœtus, y travaillent de concert avec la nature. Il est donc criminel de la détourner de ce travail légitime par une volupté qui ne l’est point. Cette volupté amoureuse prend mille formes et reçoit mille noms ; portée au dernier excès, les Grecs l’appelèrent lubricité, mot qui signifie un penchant public, désordonné et incestueux au plaisir. De ce penchant sont nés une multitude infinie de maladies, le désir des mets délicats et des boissons excitantes, les recherches du luxe, l’a-