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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

est la mère, que quelques hommes ont imaginé follement des hermaphrodites, c’est-à-dire des êtres possédant les deux sexes, moitié homme et moitié femelle, créations monstrueuses qui n’existent réellement point. Seulement, comme l’animai dont je parle, je veux dire l’hyène, est prodigieusement lascif, il a sous la queue, un peu au-dessus du canal par où passent les excréments, une certaine excroissance de chair parfaitement semblable aux parties honteuses de la femelle ; mais cette masse de chair n’est qu’une cavité, sans utilité et sans issue, où la fureur lubrique de ces animaux se puisse assouvir quand les conduits naturels s’y refusent avec dégoût, occupés qu’ils sont par la conception du fœtus. Elle est commune au mâle et à la femelle, qui sont l’un et l’autre également et extraordinairement amoureux. Le mâle agit et souffre tour à tour ; de sorte qu’il est très-rare de trouver une hyène femelle. Enfin, cet animal conçoit rarement, parce qu’il fait un abus continuel et stérile de la semence destinée à reproduire son espèce ; de là vient, il me semble, que Platon, dans le Phèdre, condamnant l’amour des garçons, appelle brutes ceux qui s’y livrent, parce qu’ils s’accouplent à l’exemple de ces animaux, et ensemencent un sol stérile. « C’est pourquoi, dit l’apôtre, Dieu les a livrés aux passions de l’ignominie ; car les femmes, parmi eux, ont changé l’usage qui est selon la nature en un autre qui est contre la nature. Les hommes, de même, rejetant l’union des deux sexes qui est selon la nature, ont été embrasés de désirs les uns pour les autres, l’homme commettant avec l’homme des crimes infâmes, et recevant ainsi par eux-mêmes la peine qui était due à leur égarement. »

La nature n’a pas permis que dans les animaux, même les plus lubriques, le conduit qui sert à l’éjection des excréments pût servir de passage à la semence ; l’urine descend dans la vessie, l’aliment dans le ventre, les larmes dans les yeux, le sang coule dans les veines, les oreilles s’emplissent d’une sorte de boue, les narines servent de conduit à la morve, et le canal intestinal est encore un passage commun aux excréments. Il n’y a que l’hyène à qui la nature ait donné cette excrois-