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SAINT CLÉMENT D’ALEXANDRIE.

est pieux, il est saint de lui rendre grâces pour tous les bienfaits que nous en avons reçus, et afin de dormir paisiblement sous sa divine protection. Célébrez donc ses louanges ; son ordre a tout créé, et aucun de ses ouvrages n’est imparfait ni défectueux. Les anciens Grecs, au milieu de leurs festins et des vases pleins de vin, chantaient, à l’imitation des psaumes des Hébreux, des chansons qui avaient un nom particulier, et que tous répétaient ensemble et d’une seule voix, s’excitant encore à boire les uns les autres dans les intervalles de ce chant. Ceux d’entre eux qui étaient plus habiles dans l’art musical jouaient en même temps de la lyre. Mais loin de nous les chants amoureux ; nous ne devons chanter que les louanges de Dieu. « Qu’ils chantent son nom en chœur, nous dit le prophète ; qu’ils le proclament sur le tambour et la cithare ; que sa louange réside dans l’assemblée des saints ; qu’Israël se réjouisse dans son Créateur ; que les filles de Sion se réjouissent dans leur roi. » Et le prophète ajoute aussitôt : « Parce que le Seigneur se complaît dans son peuple. » Nous admettons donc une harmonie modeste et chaste ; mais nous tenons aussi loin que possible, de nos pensées fortes et généreuses, une musique molle et énervante dont les concerts, étudiés et artificieux, nous conduiraient bientôt à la honte d’une vie molle et désordonnée. Les sons graves et sévères bannissent l’impudence et l’ivrognerie. Ce sont ceux qu’il faut employer, et laisser les sons énervants de la musique chromatique aux débauchés qui se couvrent de fleurs et se vautrent dans l’insolence et dans le vin.


CHAPITRE V.

Du rire.


Tout imitateur de choses ridicules ou d’actions risibles sera banni de notre république ; car les paroles étant l’expression de la pensée et des mœurs, il est impossible qu’il n’y ait pas quel-