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jusque sur leur chaise percée. Pour moi, je voudrais que pendant toute leur vie elles n’estimassent pas plus l’or que du fumier. La convoitise de l’argent est devenue la mère et la nourrice de tous les vices. L’apôtre l’appelle lui-même la racine de tous les maux : « Car, dit-il, l’avarice est la source de tous les maux ; et quelques-uns en étant possédés, se sont égarés de la foi et se sont jetés dans de grandes douleurs. » La pauvreté des passions est la vraie richesse. La grandeur de l’âme ne consiste point à jouir pour soi seul et à s’enorgueillir de ses richesses, mais à les mépriser. Il est honteux au suprême degré de vanter la magnificence de ses meubles. Pourquoi s’enorgueillir de ce que chacun peut acheter au marché ? Mais l’argent de la terre ne peut acheter la sagesse ; c’est une marchandise céleste, et pour se la procurer il faut posséder le Verbe, la seule monnaie qui ait cours dans le ciel.


CHAPITRE IV.

De quelle manière il est permis de se réjouir dans les festins.


Il faut bannir des tables, où la raison préside, les excès de toute sorte, et ces longues veilles surtout, qui se plaisent et s’allongent encore dans la médisance et la calomnie, les troubles et les injures. Loin de nous les chaînes honteuses dont nous lient ces nocturnes débauches ! Loin de nous l’amour et l’ivrognerie, passions viles et aveugles ! Les chants libres et déshonnêtes règnent de concert avec l’insolence, dans les festins licencieux. La veille excite l’ivresse, allume les sens, et inspire ainsi l’audace des choses honteuses. Ceux qui se plaisent aux sons lascifs des instruments de musique, aux chœurs, aux danses, aux applaudissements, à tous ces bruits tumultueux et vains, ne se plairont plus à la modestie, à la pudeur, à aucune règle de sagesse et de discipline ; devenus sourds, pour ainsi dire, à tout autre bruit qu’à celui de ces cymbales et de ces tambours, qui résonnent et reten-